Toute peinture représente et présente une forme. Une forme formée, formelle. Dire qu’une peinture est informelle relève d’une figure de rhétorique. Un mot. Qui n’a de sens que par celui du sophisme. De même que gestuel. Le geste de la main est celui de l’œil du cerveau. Mais le peintre ajoute au geste son acte. Son œuvre. Imaginer une forme, même si pour ce faire on se laisse aller à des “automatismes”, à l’instinct, c’est cependant toujours reproduire ce que le cerveau produit. Le peintre, en passant à l’acte, reproduit et représente une forme qui lui ressemble, qui s’enlace à lui-même, et dont il se désenlace en l’exprimant pour la jouissance d’autrui. Celui qui regarde cette peinture cherche immédiatement, fût-ce à son insu, à s’appuyer sur une forme connue, reconnue. Il s’identifie. Mais en vérité, pour que sa jouissance ne se borne pas à son intellect, pour qu’elle embrase tout son être, il faut que cette forme soit instantanément intelligible à ses sens, à toute sa sensibilité qui alors culmine en un sentiment d’exaltation confirmative et rassérénante.