À propos de Roger Kowalski.

             Né le 31 août à Lyon en 1934, d'un père polonais et d'une mère allemande, il est décédé dans cette même ville le 6 septembre 1975 des suites d'un accident cardiaque. Après des études classiques chez les Jésuites, Roger Kowalski suit des cours au conservatoire d'art dramatique, étudie le chant, fait son service militaire en Algérie, enseigne quelque temps avant de devenir régisseur d'immeubles en 1964 et de créer à Lyon en 1974 la Galerie K à laquelle il se consacrera totalement, lui donnant en quelques mois un élan et un éclat exceptionnels.

« D’après la sagesse des nations, l’existence serait tout un poème… Poème épique, didactique, comique, dramatique, épigrammatique… Certes. Mais la vie est la poésie du silence. Silencieuse à la manière d’une mélodie ou des objets de méditation et de rêverie que peint le peintre. Soirée d’automne, lumière ténue imbibée de pluie lente à goût doux-amer de terre forte. » (Guy Brémond)

“Je vous entends marcher en octobre ; notre nom court dans les branches ; un vent de pluie.

Souvenez-vous de l’ombre que nous avions traversée ; l’aurore éveillait des feux sous les regards ;

nous nous parlions – nos pas gonflaient une herbe délivrée ; mille demeures et parfois l’aube ; un nom perdu.”

(Roger Kowalski, À l’oiseau à la miséricorde,

Chambelland, éditeur, 1976)

            “Quelle voix que celle de Roger Kowalski, si consubstantielle à l'humus de cette ville, Lyon, qu'elle lui confère une dimension universelle ! Voix unique, l'une des plus hautes et des plus pures de notre temps : une de celles qui peuvent traverser le mystère sans le dissoudre”.

François Montmaneix

            Œuvres : Le Silenciaire, prix Aloysius Bertrand 1960, Chambelland. La Pierre Milliaire, Cahiers de la Licorne, 1961. Augurales, Léo, 1964. Le Ban, Chambelland, 1964. Les Hautes Erres, Seghers, 1966. Sommeils, Grasset, 1968. À l’oiseau à la miséricorde, orné d’une gravure de Paul Hickin, Chambelland, 1976.

           Grâce à Colette Kowalski, à François Montmaneix *, poète et ami, ont pu être publiées au Cherche-Midi, avec le concours du Centre National du Livre, les Poésies complètes de Roger Kowalski. À sa création poétique, il faut ajouter la création de la Galerie K, dans laquelle il exposait ceux, graveurs et peintres, que sa sensibilité aussi subtile que pudique voulait offrir à l’admiration du public. Depuis 1984, un Prix de poésie Roger Kowalski de la ville de Lyon a été institué, qui récompense chaque année un nouvel ouvrage de poésie. Prix que l’on doit notamment à l’initiative de François Montmaneix, qui l’anime.

           “Soucieu-en-Jarrest - Roger Kowalski (1934-1975), naissance d’un poète”, par Sylvie Broyer.

http://www.florilege.free.fr/florilege/kowalski/index.htm

          * La poésie de François Montmaneix : L’arbre intérieur, Chambelland, éditeur, 1967. L’ocre de l’air, Chambelland, éditeur, 1970. Le dé, Chambelland, éditeur, 1974. Landstriche, lithographies de Hans Martin Erhardt, Stuttgart, 1977. Le livre des ruines, Belfond, 1980. Visage de l’eau, prix RTL, Belfond, 1985, 1987. L’autre versant du feu, prix Louise Labé, Belfond, 1990, 1991. Lyon de place en place, photographies d’Agathe Bay, Les Sillons du temps, 1995…